Le piège de l’éveil

Depuis quelques années, j’ai le sentiment que le concept d’éveil est faux. Mais je n’avais jamais pris le temps de mettre les choses à plat. Lorsque j’ai écrit ce précédent article, les idées se sont démêlées d’elles-mêmes ce qui m’a inspiré cet autre article.

La notion d’éveil est comprise de diverses façons. Je parle ici de certains maîtres spirituels dont l’enseignement est vraiment éclairant, qui affirment être totalement sortis de la dualité. Selon ce qu’ils prétendent, malgré l’adversité, ils sont continuellement conscients, et sans effort, de l’unité sous-jacente.

Comme je l’expliquais dans le précédent article, le mental a tendance à vouloir mettre en boîte ce qui ne peut pas être mis en boîte. Et si la prétention d’être éveillé n’était qu’une mise en boîte de l’absolu ?

Devant certaines incohérences, il me semble aujourd’hui évident que oui. De tout ce que j’ai écrit dans ma série d’articles sur la méditation, s’il y a bien une chose qui choquera les puristes, c’est que je présente la réalisation de la conscience comme une expérience, alors que par principe toute expérience a un début et une fin. Selon ces fameux éveillés, comme la conscience est toujours présente, sa réalisation n’est pas une expérience.

Ils ont a moitié raison. Mais lorsque nous communiquons, nous nous plaçons du point de vue du mental. Et de ce point de vue, il est évident qu’il s’agit d’une expérience. Même s’ils affirment que non, et qu’ils prétendent toujours être dans ce dévoilement. Mais cette affirmation est incohérente.

Lors du dévoilement de la conscience, tout est un. La notion de communication ou d’enseignement n’a aucun sens. Si ces « éveillés » enseignent, c’est bien qu’ils sont sortis de ce dévoilement. Lorsqu’ils affirment être constamment conscients de la non-dualité, il s’agit en réalité d’un souvenir de la non-dualité. La notion d’éveil est donc illusoire, puisque dans le présent éternel de la conscience pure, il n’y a pas de souvenirs.

Le passé est le propre du mental. Toutes nos pensées sont du domaine du passé. Dès que nous verbalisons une expérience que nous sommes en train de la vivre, elle devient passée. Même lorsque nous pensons au futur, c’est toujours par rapport à une analogie au passé. C’est justement cela que nous cherchons à éviter en méditant. Et à un moindre niveau, l’idée d’éveil entretient ce phénomène.

Il existe cependant deux choses qui sont très libératrices, même si cette libération n’est jamais totale.

D’un côté, prendre conscience que la part de nous-mêmes qui souhaite s’améliorer ne peut être sauvée. D’autant qu’elle joue double jeu et que c’est en réalité elle qui est la source de tous nos problèmes. Même si parfois, nous la percevons comme une ennemie, c’est nous qui lui donnons vie. Plus nous lui accordons d’importance et plus elle nous agite. Et plus nous la voyons comme insignifiante et plus elle disparaît.

D’un autre côté, comprendre que la joie vient de la conscience. Le plaisir que nous recherchons à travers les objets n’est qu’un infime reflet. C’est pour cela que lorsque nous recherchons le bonheur à travers des choses extérieures, il est toujours éphémère. Il n’existe que lorsque la conscience éclaire les objets. Mais ce que nous cherchons inconsciemment, c’est la conscience. Certains conseillent l’ascétisme, mais il est aussi possible de profiter des plaisirs de ce monde en se souvenant que toute la joie que nous éprouvons vient de la conscience.

Pour savoir ce que la science pense du reiki, téléchargez le document suivant.

Reiki Science (92.3 KiB)