Lorsqu’on découvre le chemin spirituel, les choses sont généralement plutôt agréables. On prend conscience qu’il est possible de régler ses problèmes et tout va pour le mieux. Mais tôt ou tard, l’ombre nous rattrape et la pratique déclenche des crises émotionnelles.
Arrivées à ce stade, certaines personnes prennent peur, se referment, et arrêtent leur voyage. D’autres personnes continuent à s’intéresser au sujet, se racontent des histoires spirituelles, mais en réalité, elles fuient tout ce qui pourrait les amener à s’ouvrir véritablement. Un troisième groupe de personnes, par une pratique régulière, arrive à combattre l’ombre et à maintenir un semblant d’équilibre.
Je suis resté dans cette dernière option pendant dix ans. Ce n’est pas une si mauvaise option, même s’il faut ramer chaque jour contre des forces contraires pour rester positif. Mais au bout de dix ans, j’ai eu le sentiment d’être dans une roue de hamster. Je me suis demandé quand je serais libéré de cette boucle sans fin. Je me suis dit qu’une autre façon de faire devait être possible.
J’ai fini par trouver la solution au problème. En fait nous entretenons de fausses croyances sur la guérison. Ce sont ces fausses croyances qui nous maintiennent dans cette boucle sans fin. Même si nous pensons ne pas avoir d’idées préconçues sur le sujet, notre culture nous conditionne à penser que si nous sommes restés des années avec un problème, il faudra des années pour le régler, qu’il faudra passer par des prises de conscience, revivre les choses émotionnellement…
Même si cela semble bien réel lorsque nous le vivons, ce n’est pas notre nature profonde de vivre les choses ainsi. C’est seulement une hystérisation de la guérison, un mensonge de l’inconscient qui veut continuer à mener le bal. Ce n’est pas parce qu’une pièce est dans l’obscurité depuis dix ans que lorsqu’on ouvre la fenêtre, la lumière va mettre dix ans à entrer. L’être humain fonctionne de la même manière. Plus nous acceptons cette réalité et plus nous nous libérons de l’ombre.
En réalité, notre passé n’importe pas. Nous pouvons être libérés dès maintenant en acceptant qu’il suffit d’ouvrir la fenêtre pour laisser entrer la lumière. Le refus de cette idée est un sabotage. Bien entendu, les croyances peuvent avoir la vie dure, même si cette idée aussi est un sabotage, et il est possible de connaître des crises émotionnelles malgré notre bonne volonté.
L’important est de toujours se recentrer sur notre idéal. Face à chaque expérience difficile, il faut se dire qu’il s’agit d’un sabotage inconscient. Que cela n’est pas un passage obligé. Qu’il n’y a rien à régler. Qu’il n’y a pas de long chemin à suivre. Que la perfection est déjà présente en nous et qu’il suffit d’en prendre conscience. Que les choses peuvent être simples dès maintenant. Qu’il suffit d’ouvrir la fenêtre pour voir la lumière.