Suite du précédent épisode.
J’en étais arrivé à la conclusion que l’intention était plus importante que la pratique proprement dite. Mais quelle est la limite ? D’un coté, plus une personne attache d’intérêt au formalisme d’une tradition et plus elle risque de tomber dans la superstition, le dogmatisme, voire le sectarisme. D’un autre, nous avons besoin d’un cadre de référence pour organiser notre pratique.
Il est par exemple possible de se demander si les chakras ou autres centres énergétiques sont réels, ou s’ils sont là uniquement parce que nous y croyons. En pratique, cela dépend.
D’un côté, les chakras sont basés sur une recherche empirique. Par exemple, les émotions négatives ont tendance à se loger entre le deuxième et le cinquième chakra. N’importe quelle personne n’ayant jamais eu de contact avec l’énergétique a déjà ressenti l’action des chakras, une boule dans la gorge, une oppression sur la poitrine, un nœud à l’estomac ou au niveau des intestins. Quelle que soit notre culture, nous ressentons l’amour au niveau du quatrième chakra et la pensée au niveau du sixième. Les chakras ont donc une réalité au-delà des traditions énergétiques.
Par contre, les chakras sont devenus la source de nombreuses croyances. Par exemple, comme il y a sept chakras principaux, les théosophes ont décidé de les associer aux couleurs de l’arc-en-ciel. Cela n’est basé ni sur la tradition ni sur l’observation. De nombreuses pratiques s’inspirent de ces associations. Par exemple, la lithothérapie détermine les capacités de nombreuses pierres en se basant sur ces couleurs. Certain ont des baguettes chakras arc-en-ciel. D’autres considèrent qu’un aliment d’une couleur donnée stimule le chakra correspondant… Tout cela n’est plus du domaine de l’empirisme, mais de la croyance. Cela fonctionnera si nous y croyons suffisamment.
J’ai fini par trouver la tradition la plus épurée avec l’hésychasme du christianisme oriental. Il existe de nombreuses variantes, mais la pratique hésychaste commence généralement par la prière continuelle (le plus souvent, pratique du kyrié éleison). Sur le principe, il s’agit de répéter intérieurement une formule courte et d’utiliser les mots pour susciter un état d’amour. Avec l’expérience, il devient possible de passer à la prière pure. Il s’agit cette fois de générer le même état par simple centrage sur le cœur, sans mots ni images. Avec l’expérience, cette pratique conduit à la contemplation.
Si l’on compare avec le yoga, le résultat est le même (samadhi), mais le cheminement est beaucoup plus balisé dans le yoga. Il faut passer par des postures, des respirations… alors que l’hésychasme montre qu’un simple centrage sur le cœur suffit. Il ne faut pas croire que je suis en train de prendre une tradition pour en démonter une autre. J’apprécie tout autant le yoga que l’hésychasme. Mais il faut toujours faire attention lorsqu’une tradition est trop étoffée. De nombreuses personnes se focalisent sur les postures et considèrent le yoga comme une gymnastique. D’autres s’indignent et expliquent que le yoga n’est pas une affaire de postures, mais de respiration. Mais en réalité, un centrage parfait suffit. Quelle que soit la tradition qui nous intéresse à un moment ou à un autre, il est toujours bon de se souvenir de cette approche minimaliste.
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