Comment parler de spiritualité à des personnes cartésiennes

C’est une question qui revient souvent. J’ai déjà évoqué le sujet plusieurs fois. Mais je souhaite le traiter une nouvelle fois.

Lorsqu’une personne se croit cartésienne et que de ce fait, elle rejette la spiritualité, la première chose à faire est de lui expliquer qu’elle n’est pas cartésienne. Descartes n’était pas matérialiste. Au contraire, dans le discours de la méthode, il explique qu’il a plus de doutes sur l’existence de la matière que sur l’existence de l’âme et de Dieu. L’une des idées fondamentales de la pensée de Descartes est d’aller voir par soi-même plutôt que de croire ce qu’on nous dit. Comme cette personne n’a visiblement pas lu Descartes, mais que malgré tout elle se croit cartésienne, cela vous fait un deuxième argument pour lui prouver qu’elle ne l’est pas.

Ensuite, vous pouvez demander à cette personne si elle considère que les mathématiques sont plus sérieuses que la religion. Elle vous répondra très probablement que oui. Alors vous pourrez lui faire remarquer que les axiomes des mathématiques sont identiques aux dogmes des religions. Dans les deux cas, il s’agit d’hypothèses invérifiées pourtant considérées comme vraies. Et si de Platon à Rousseau, la religion peut se passer de dogmes, il ne reste rien des mathématiques sans axiomes. Autre « problème » des mathématiques, ils empruntent à la religion la notion d’infini alors qu’elle ne peut être observée dans l’univers tangible. Notre « oeil » intérieur peut appréhender l’infini, mais pas nos sens physiques. Lorsque nous observons l’univers et que nous décidons qu’il est infini, nous sommes comme une fourmi qui décrète que la forêt dans laquelle se trouve sa fourmilière est infinie. Cela ne représente rien de sérieux.

Si par exemple, la personne trouve absurde le fait de pratiquer des traitements par impositions des mains, vous pouvez lui montrer des publications scientifiques qui démontrent leur efficacité. J’en ai listé quelques-unes dans ce document :

Reiki Science (92.3 KiB)

Certes, nous ne savons pas comment ça marche. Mais nous savons que ça marche. La plupart des gens utilisent l’électricité sans avoir la moindre idée de comment elle fonctionne. Mais cela ne les empêche pas de l’utiliser. Pourquoi ne pas faire de même avec des techniques spirituelles ?

Le vrai problème de la spiritualité réside dans le fait que de nombreuses personnes pensent qu’il faut tout expliquer à n’importe quel prix. Mais lorsque nous ne savons pas comment les choses fonctionnent, toutes nos explications nous font passer pour des idiots.

Si tous les pratiquants spirituels se contentaient de dire : « je ne sais pas trop comment ça marche, mais je teste ce qui fonctionne ou non, et quand cela fonctionne je continue », tout irait bien.

Mais au lieu de cela, le milieu spirituel est dominé par les pseudosciences. Aujourd’hui, la mode est au pipotron quantique. Certaines personnes ne savent même pas où elles vont. Elles croient et font des choses parce que c’est la mode. Elles ne se demandent même pas si c’est bénéfique pour elles.

Mais il ne faut pas généraliser. Il existe également des gens qui appréhendent l’esprit d’une manière rationnelle. Si vous n’êtes pas trop versé dans l’art du pipotron quantique, il est finalement assez facile de montrer que votre vision du monde est plus solide que celle des matérialistes qui se réclament d’idées qu’ils ne connaissent pas.

Un petit dernier pour la route. Dans l’expérience primaire de la réalité, la négation n’existe pas. Pour concevoir la négation, il faut constater l’absence de quelque chose. Mais il s’agit d’une abstraction, pas d’une expérience primaire. De ce fait, il faut d’abord connaître Dieu avant de concevoir l’athéisme. Si Dieu n’existait pas, l’athéisme n’existerait pas non plus.

Voilà, cela vous fera plein d’arguments pour égayer votre repas de Noël. Je sais que ce n’est pas tout de suite, mais il n’est jamais trop tôt pour se préparer. Si vous pensez que cet article peut contribuer à la survie d’un de vos amis, vous pouvez le partager.