Cet article répond à une question qui m’a été posée. Lorsqu’on ressent directement les énergies de la nature, à quoi servent les légendes sur les esprits de la nature, les fées, les lutins… ?
Les légendes, et d’une manière plus générale, les traditions spirituelles sont comme des plans. Elles nous permettent de trouver notre chemin. Elles sont nécessaires à un certain point. Mais elles peuvent aussi nous égarer. Surtout lorsque nous confondons le plan et le chemin réel.
Toute spiritualité est une méditation. Le but de la méditation est de ne plus s’identifier aux phénomènes, de ne plus confondre notre être et ce qu’il perçoit. Je ne suis pas mon corps. Je ne suis pas mes émotions. Je ne suis pas mes pensées. Je suis celui qui observe.
Pour arriver à cela, il y a deux grandes méthodes. La méditation sur un objet. Et la méditation sans objet, centrée sur la conscience. En effet, la conscience n’est pas objet mais sujet. La méditation sur un objet est beaucoup plus accessible. Il suffit de fixer son attention sur n’importe quel phénomène. Par contre, la conscience est insaisissable pour le mental. Tout ce que nous pouvons en dire n’est pas la conscience. Il est impossible de l’atteindre par l’intellect, mais seulement par la pratique.
Les deux pratiques mènent à la contemplation. Lorsque la concentration est suffisante, l’observateur ne fait plus qu’un avec l’observé. C’est pour cela que la concentration sur l’amour est une pratique populaire. Le principe même de l’amour est d’unir ce qui est séparé. Cela en fait l’objet de méditation le plus propice pour atteindre la contemplation.
À un certain niveau, la méditation sans objet devient intéressante. En allant droit au but, elle permet de stabiliser la vie spirituelle. La pratique spirituelle sépare le spirituel du non spirituel. La vie spirituelle est au contraire la capacité de rester conscient que nous sommes l’observateur, même dans nos activités « ordinaires ».
Et les traditions spirituelles dans tout cela ? En fait, je viens de décrire les mécanismes fondamentaux de la spiritualité. On pourrait se dire que lorsque nous connaissons cela, nous avons tout ce qu’il nous faut. C’est ce qu’affirment certaines traditions minimalistes.
Mais en réalité, le foisonnement des traditions est stimulant pour l’imaginaire. Il offre de multiples objets pour travailler notre attention et dévoiler la conscience.
Affirmer qu’après avoir compris comment les choses fonctionnent, les traditions n’ont plus d’intérêt, c’est comme affirmer qu’après avoir compris que l’image d’un miroir n’est qu’une illusion, nous ne voyons plus que le miroir, et l’image reflétée n’a plus d’intérêt.
Le piège des traditions, c’est de croire qu’elles sont une finalité. De monter sur le premier barreau de l’échelle et de croire que le but est atteint. Mais même après avoir compris que l’échelle avait plusieurs barreaux, les premiers barreaux gardent une certaine utilité.
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