Le reiki et Jésus

De temps en temps, je regarde ce qu’il se passe au sujet du reiki sur le web anglophone. Dernièrement, je suis tombé sur une personne qui trouvait dérangeant que William Lee Rand parle de Jésus lorsqu’il anime ses stages de holy fire reiki. Non seulement cette personne était choquée par le fait qu’il donne une dimension religieuse au reiki. Mais également parce que William Lee Rand affirme que le holy fire reiki peut soigner notre relation au christianisme. D’un coté il inclut Jésus dans le reiki, d’un autre il parle de nous soigner du christianisme. La personne en question trouvait cela paradoxal.

Depuis plus de 30 ans, il est habituel d’associer le reiki au bouddhisme, au taoïsme, au shinto… sans que cela ne choque personne, mais dès qu’il s’agit de christianisme, le sujet devient dérangeant. Il est évident que William Lee Rand a raison sur un point. Nous avons quelque chose à soigner dans notre relation au christianisme.

Avec le reiki japonais, presque tout le monde a oublié l’histoire du reiki telle que Takata la racontait. Même s’il s’agit d’une légende, cela reste la plus ancienne introduction au reiki dont nous disposons. Selon l’histoire de Takata, le reiki a été inventé par un pasteur chrétien qui cherchait à reproduire les miracles de Jésus. Finalement, même si le mensonge du reiki japonais est énorme (pour ceux qui ont encore des doutes, je vous conseille de lire cette série d’articles), il arrange tout le monde et c’est probablement pour cela que malgré son manque de solidité, il reste populaire 25 ans après.

Le traitement reiki se rapproche des pratiques chrétiennes charismatiques. Les initiations reiki reprennent les gestes de l’ordination des prêtes chrétiens (imposition des mains et onction des mains). Même si le new age a tout fait pour déchristianiser le reiki, celui-ci s’est au départ développé dans le milieu évangélique américain.

Dans notre civilisation, nous avons tendance à ressentir une certaine répulsion pour notre religion d’origine. Cela explique cette tendance à vouloir gommer le caractère chrétien du reiki. Un reiki provenant du bouddhisme ou du shinto est acceptable, mais un reiki chrétien est dérangeant. Certains racontent que Takata a donné une dimension chrétienne au reiki pour le rendre plus acceptable aux Occidentaux, mais c’est précisément l’inverse qui se produit. Et si au contraire, Takata avait raconté cette histoire pour nous déranger, pour montrer du doigt ce qui ne va pas et pour nous aider à arranger les choses ?

Le problème est que le type de dérives que nous reprochons à notre religion d’origine existe dans toutes les religions. Aucune religion n’est monolithique. Dans toutes les religions, il existe une approche populaire, dogmatique et superficielle. Et dans toutes les religions, il existe des approches mystiques profondes, aux antipodes du clergé et de tout ce qui nous dérange.

Lorsque nous nous tournons vers une autre religion en imaginant que tout sera beau, nous restons finalement très superficiels. Il est par exemple extrêmement rare qu’un Occidental qui se « reconnaît » dans le bouddhisme apprenne le sanskrit pour en étudier les sutras fondateurs. Inversement, ce que nous recherchons dans ces religions nous est en réalité plus accessible dans notre propre religion. Non pas parce qu’elle est meilleure, mais parce que ses histoires font partie de nous depuis notre plus tendre enfance. Elles nous touchent plus profondément.

C’est exactement ce qu’il se passe dans l’histoire du reiki de Takata mais bien entendu, dans le sens contraire. Usui est bouddhiste et se tourne vers le christianisme. Mais lorsqu’il cherche à atteindre le cœur du christianisme, il n’arrive pas à ses fins. Par contre, il trouve ce qu’il cherche en étudiant sérieusement sa propre religion. Dans l’histoire du reiki raconté par Takata (telle qu’elle est retranscrite par Helen Haberly), Usui commence par étudier les textes bouddhistes en japonais. Puis il apprend le chinois pour comprendre plus profondément les choses, et finit par apprendre le sanskrit pour retourner aux sources du bouddhisme. Voici un extrait du livre d’Haberly « Il devint un maître du sanskrit, et c’est dans ce langage que le Dr Usui trouva finalement ce qu’il cherchait. Les secrets de la guérison étaient là. » Bien que cette histoire ne soit pas une réalité historique, je pense que Takata a fait les choses ainsi pour nous donner un modèle à suivre.

Et si l’un des buts du reiki était de soigner l’idée que nous nous faisons de notre religion d’origine ? Ce qui est sûr, c’est que j’ai partagé cette interprétation avec un certain nombre de personnes et le résultat a toujours été positif.

Pour savoir ce que la science pense du reiki, téléchargez le document suivant.

Reiki Science (92.3 KiB)