Devenir pote avec son inconscient

La notion d’inconscient est difficile à accepter pour de nombreuses personnes. Certaines la rejettent tout simplement. D’autres l’acceptent, mais considèrent que l’inconscient est un ennemi à combattre. D’autres l’utilisent comme prétexte pour justifier leurs erreurs et ne pas évoluer. En réalité, plus nous décidons d’être responsables et plus il nous permet d’être conscients, même si quoi que nous fassions, nous gardons toujours un inconscient.

L’un des problèmes de l’inconscient est l’origine du concept. Les théories psychologiques modélisent l’humain d’après les individus qui souffrent le plus. De ce fait, elles ne sont jamais totalement bienveillantes. En effet, elles définissent les choses en terme de problèmes. Même si l’inconscient peut être un gros emmerdeur qui nous fait agir bizarrement, plus nous le définissons ainsi et plus il le sera.

Mais il est également possible de l’envisager sous un angle totalement différent. Par exemple, dans tous les domaines où il y a un apprentissage.

Lorsque nous avons appris à lire, nous avons commencé par déchiffrer les lettres. Puis pour lire un mot, cela nous prenait du temps pour reconnaître chaque lettre. Puis nous devions essayer de deviner comment le mot pouvait se prononcer, pour enfin le reconnaître. Aujourd’hui, nous faisons la même chose en une fraction de seconde, sans même y penser.

C’est la même chose si vous avez appris à conduire une voiture. Au départ, il faut apprendre à tout gérer, le volant, les pédales, les vitesses… Et aujourd’hui, il vous arrive régulièrement de conduire machinalement pendant des kilomètres sans même y penser. Vous mettez votre clignotant quand il faut, vous regardez à droite quand il faut, vous changez de vitesse quand il faut. Pourtant vous le faites souvent sans en être conscient.

Il est aussi possible d’envisager positivement l’inconscient dans son effet sur le corps. Si nous pouvons respirer consciemment, nous ne pouvons pas faire battre notre cœur consciemment. Comme nous savons quelles activités vont l’accélérer ou le ralentir, nous pouvons agir sur notre rythme cardiaque, mais uniquement de manière indirecte. Je ne parle même pas de tous les phénomènes qui se passent dans notre corps pour nous maintenir en vie, dont nous ne connaissons même pas l’existence.

L’inconscient est peut-être une source de problèmes, mais il est également une formidable « machine » et plus nous l’appréhendons sous cet angle et plus il devient notre ami.