Le mythe de Mikao Usui

J’ai depuis quelques années l’impression que l’histoire du reiki racontée par Hawayo Takata est en réalité une parabole dont on peut tirer un certain nombre d’enseignements.

En premier lieu, le mensonge semble grossier. Pour peu que l’on appréhende l’histoire du reiki avec un regard objectif, on se rend compte qu’on a affaire à une fable. Pourtant, pendant des décennies, de nombreuses personnes ont cru à cette histoire. Certaines y croient encore aujourd’hui. Je pense que l’on peut tirer plusieurs leçons de ce fait. Quand quelqu’un se présente comme un maître et nous raconte une histoire, on est tenté de placer cette personne sur un piédestal et de la croire. Les gens aiment qu’on leur raconte de belles histoires, et bien souvent, l’émotionnel passe avant la raison dans notre façon d’envisager les choses. L’histoire racontée par Takata ne fait pas long feu, passée au crible de la raison. L’histoire de reiki traditionnel japonais non plus. Et pourtant, nous voulons y croire. Quand nous pensons tenir un raisonnement logique, c’est bien souvent la croyance et la passion qui dominent en arrière-plan.

Second point intéressant lorsqu’on s’intéresse à l’université de Doshisha, on apprend qu’elle a été fondée par un certain Niijima Jou, passionné par la culture occidentale et le christianisme il voyagea aux États-Unis où il adopta le nom occidental de Joseph Hardy Neesima et il entreprit des études de théologie pour devenir pasteur protestant. Lorsqu’il revint au Japon, il y conserva son nom occidental et fonda une école chrétienne, l’université de Doshisha. C’est étonnant de constater le nombre de similitudes entre l’histoire de Neesima et celle d’Usui racontée par Takata. Neesima a servi de modèle pour donner naissance au mythe d’Usui. Et dans son étrange jeu de pistes, Takata nous met sur la voie en mentionnant l’université de Doshisha.

Quelle est la fonction de ce personnage d’Usui/Neesima ? Bien souvent, pour expliquer le fait que dans l’histoire de Takata, Usui est chrétien, les maîtres reiki supposent qu’elle a voulu rendre le reiki plus acceptable pour les Occidentaux après la Seconde Guerre mondiale et les relations tendues avec le Japon. Pourtant, elle a développé le reiki dans les années 70, en pleine mode zen, et au contraire les adeptes de l’époque new age étaient plutôt dérangé par le fait que Usui soit chrétien. Pour la plupart ils trouvaient que le christianisme manquait d’ouverture et auraient largement préféré qu’il soit bouddhiste.

Usui/Neesima est l’archétype du japonais de l’ère du Meiji qui trouve que les religions de son pays sont rétrogrades et idéalise la religion en occident. Il est l’équivalent japonais de l’adepte new age américain qui pense que le protestantisme est rétrograde et idéalise le bouddhisme. L’histoire devient intéressante lorsque Usui revient bredouille des États-Unis, et qu’il trouve un premier élément de réponse, après avoir appris le sanskrit, dans un sutra rédigé 2500 ans plus tôt, puis finalement découvre le secret du reiki en méditant 21 jours dans un temple au sommet d’une montagne sacrée du Japon. Plus il revient vers sa culture d’origine, plus il se rapproche de son but.

Ceux qui prétendent que les Occidentaux ont dénaturé la pratique du reiki sans en comprendre le sens profond devraient peut-être méditer sur cette parabole 🙂 .

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Reiki élémentaire (728.1 KiB)