Lorsqu’on observe les faits évoqués depuis le début de cette série d’articles, on se rend compte que la « nouvelle » histoire du reiki n’est qu’une fable moderne. C’est la conclusion partagée par tous les enseignants Anglo-saxons un peu sérieux. Mais certains éléments me font aller plus loin que cette conclusion.
D’abord, les choses ne sont pas si lointaines, et il est étonnant qu’il n’existe aucune véritable trace du reiki au Japon avant 1985. Autre fait étonnant, Hawayo Takata prétendait que Mikao Usui était directeur de l’université de Doshisha à une époque où le véritable directeur de cette université était Joseph Hardy Neesima. Il se trouve que l’histoire de Neesima comporte de nombreuses similitudes avec celle d’Usui.
Déjà selon Takata, Usui était directeur de l’université de Doshisha. Neesima est le fondateur et premier directeur de l’université de Doshisha. Selon Takata, Mikao Usui était pasteur et théologien chrétien. Neesima est le premier Japonais à avoir été pasteur et théologien chrétien. Toujours selon Takata, Mikao Usui a étudié la théologie dans une université américaine. Neesima est le premier japonais à avoir étudié la théologie dans une université américaine. La seule différence notable entre les deux histoires est qu’Usui était déjà universitaire au Japon lorsqu’il a voyagé aux États-Unis, alors que Neesima a d’abord voyagé aux États-Unis pour ensuite fonder son université au Japon.
Il est clair qu’il était tellement peu habituel dans le Japon de l’époque, de partir étudier aux États-Unis, d’être théologien chrétien, d’être pasteur, d’être directeur d’une université chrétienne, que tous ces éléments communs ne peuvent être un hasard. La réponse la plus évidente à toutes ces coïncidences est que l’histoire de Mikao Usui est une légende forgée par Hawayo Takata et que Joseph Hardy Neesima en est le modèle. Et l’allusion à Doshisha permet à celui qui cherche de facilement découvrir le pot aux roses. Il est intéressant de noter la formulation précise utilisée par l’alliance reiki dans son manuel pour introduire l’histoire d’Usui :
« Comme tant d’autres faits du passé, l’histoire du Reiki a peu à peu acquis les dimensions d’une légende. »
La propre histoire de Takata écrite par Helen Haberly commence ainsi :
« Ceci est une histoire (en anglais : story), pas l’histoire (en anglais : history), telle qu’Hawayo Takata l’a racontée ».
En anglais, le vocabulaire utilisé story/history, rend la nuance entre la réalité et la fiction encore plus évidente. Cela signifie que même lorsqu’elle racontait sa propre histoire, Takata aimait lui donner une allure légendaire, et qu’elle ne s’en cachait pas. Toujours dans la biographie de Takata, Haberly commence l’histoire d’Usui de cette manière :
« Il était une fois, car toutes les bonnes histoires (en anglais : stories) commencent par « il était une fois », un cadeau d’une grande valeur a été donné aux enfants de la terre. »
Cette fois encore, la dimension légendaire est évidente. De nombreuses personnes ont accusé Takata de mentir. L’affirmation la plus illogique est probablement de prétendre qu’elle a menti à cause du racisme anti-Japonais après la guerre alors que le reiki s’est développé aux États-Unis en même temps que la mode du zen !
Il faut savoir que Takata aimait beaucoup raconter des histoires pour marquer l’esprit. Par exemple, elle disait que les symboles étaient secrets. Après une séance où ses élèves s’étaient entraînés à tracer les symboles, elle leur faisant brûler les papiers. Mais tout cela n’était qu’un rituel, un jeu pour ajouter du mystère, puisqu’en réalité, elle nous a laissé une trace écrite des symboles.
Dans cette même logique, elle aimait utiliser les paraboles. Cela faisait partie intégrante de son enseignement. La parabole est le doigt du sage qui montre la lune, et dans notre volonté de découvrir un Usui historique, tel l’idiot, nous sommes restés focalisés sur le doigt.
Lorsque je me suis rendu compte, il y a 8 ans, que l’histoire du reiki japonais était une fable, je me suis beaucoup intéressé à ce qu’avait transmis Hawayo Takata. C’est très intéressant parce qu’on se rend compte que de nombreux éléments qui font le reiki d’aujourd’hui découlent d’une mauvaise compréhension de ce qu’elle a enseigné.
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Reiki Science (92.3 KiB)