Si vous avez raté l’épisode précédent, je vous conseille de lire cet article.
Il est souvent dit que le véritable maître se trouve à l’intérieur. Mais existe-t-il une notice simple pour le trouver ? Oui et non ! Oui, parce que les principes et les méthodes qui permettent de le trouver sont relativement simples. Non par que c’est aussi une question d’expérience. En ce domaine, il n’existe pas de recette miracle. Il faut vivre sa vie. Je me concentrerais donc en premier lieu sur ces quelques principes simples qui permettent de trouver le maître intérieur.
Tout d’abord, il faut apprendre à être honnête avec soi-même.
Pour cela, il faut se détacher du récit psychique que nous nous faisons de nous-mêmes, ne plus culpabiliser pour ce que nous sommes ou ce que nous ne sommes pas. Cette personne psychique est limitée et imparfaite par nature. C’est la même chose pour nous tous. Il ne faut ni s’identifier à elle ni avoir peur de la regarder telle qu’elle est. Elle n’est qu’un vêtement. Développer cette vision des choses ne vient pas du jour au lendemain. Mettre en place de bonnes habitudes demande justement du temps et de l’expérience.
Il est également nécessaire de changer son rapport au monde extérieur et de devenir plus autonome et responsable, autant pour son bonheur que pour son malheur.
Lorsqu’un élément extérieur nous rend heureux, nous avons tendance à devenir « accros », et à croire que notre bonheur en dépend. En réalité, les choses extérieures ne font que rappeler ce qui est déjà en nous. Pour ne pas tomber dans ce piège, certains prônent l’ascétisme, mais il est tout à fait possible de profiter des plaisirs de la vie tout en sachant qu’ils ne sont qu’une infime réflexion de ce que nous contenons déjà à l’intérieur. Il suffit de prendre les plaisirs de la vie non pas comme une finalité, mais un aide mémoire pour retrouver cet état intérieur.
Inversement, lorsqu’un élément extérieur nous rend malheureux, nous avons tendance à le blâmer et à nous déresponsabiliser de notre état émotionnel. Mais ce qui nous fait souffrir, ce n’est pas le monde extérieur, mais notre réaction. Plus vite nous tournons la page et moins nous souffrons. Là encore il est question d’une habitude à mettre en place, et cela ne vient pas forcement du jour au lendemain. Surtout dans ce cas particulier. Nous trouvons tellement logique d’éprouver de la rancœur. Comme si la rancœur nous protégeait, alors que c’est elle qui nous agresse.
Je viens de décrire les principes pour créer le bon terrain pour trouver le maître intérieur. En réalité, il s’agit de principes assez généraux pour sortir autant que possible de l’illusion. Dans un prochain article, j’évoquerai les deux méthodes qui permettent de le trouver. Bien entendu, lorsque je parle de maître intérieur, il s’agit d’une image. Bien des traditions proposent de le rencontrer de manière imagée. Cela n’est pas forcement d’une grande utilité et n’affranchit pas pour autant des « maîtres » extérieurs.