Les trois formes de procrastination

Mon article sur la discipline a suscité quelques retours positifs, mais également une question. Comment fait-on lorsqu’on a tendance à procrastiner ? Je vous donnerai des méthodes concrètes dans un prochain article pour développer votre discipline. Mais avant je vais détailler un peu le concept de procrastination. Il existe trois formes de procrastination et elles ne sont pas toutes mauvaises.

Lorsque nous remettons constamment les choses au lendemain dans un domaine particulier, c’est peut-être parce que ce domaine n’est pas fait pour nous. Parfois, nous faisons les choses pour plaire à autrui. Mais ce n’est pas vraiment notre choix. En se fixant des objectifs dans des domaines qui nous plaisent vraiment, il est plus facile de ne pas procrastiner. Bien entendu, parfois, nous n’avons pas le choix. Si par exemple vous n’aimez pas tout ce qui est administratif et que vous n’avez pas les moyens de payer quelqu’un pour gérer vos tâches administratives, il va falloir vous forcer.

Lorsque nous sommes dans notre élément, il reste encore deux raisons de procrastiner, une bonne et une mauvaise.

La mauvaise raison est que par perfectionnisme, nous préférons rester avec nos rêves plutôt que de les réaliser. La plupart de nos idées sont mauvaises. Le plus souvent, une réussite repose sur de nombreux échecs. À court terme, cela semble plus confortable de ne pas mettre en pratique nos idées. Cela évite de se confronter à la réalité. Mais sur un plus long terme, cela nous donne le sentiment de ne pas nous accomplir. C’est cette forme de procrastination qu’il faut apprendre à éviter.

L’une des clefs pour y arriver est de redéfinir l’échec. Notre système scolaire a été créé pour former les gens à travailler dans les usines du XIXe siècle et il n’a pas beaucoup évolué depuis. C’est pour cela qu’on nous a appris à faire le même exercice que les autres et à trouver le même résultat. Ce système nous a enseigné la crainte de l’échec. Mais la vraie vie ne ressemble pas à une usine. Dès que l’on fait quelque chose de nouveau, il faut échouer de nombreuses fois avant de trouver le chemin de la réussite. Il faut accepter cette idée pour ne plus avoir peur de l’échec.

Mais il existe aussi une bonne raison de procrastiner. Prendre notre temps permet de faire mûrir nos idées. Les personnes pressées qui réalisent trop rapidement leurs projets ont du mal à aller au fond des choses. Leurs réalisations sont brouillonnes. Et ces personnes ne se sentent pas accomplies pour autant. Lorsque nous laissons les choses en pause, nous revenons avec un regard nouveau et ce que nous réalisons est beaucoup plus satisfaisant. Jusqu’à un certain point, la procrastination fait partie du processus créatif. Mais bien entendu, le danger est de se raconter des histoires et d’être en réalité habité par la peur de réaliser nos rêves.

Le tout est de trouver un équilibre dans le perfectionnisme. La perfection existe dans notre imaginaire, mais pas dans le monde extérieur. Trop de perfectionnisme et nous ne faisons jamais rien. Pas assez de perfectionnisme et nos réalisations sont décevantes.

Dans un prochain article, je donnerai plusieurs techniques pour développer la discipline.