Les deux manières de chercher l’absolu

Il existe deux manières d’appréhender l’absolu. La première est de se dire que l’absolu est la somme de tout ce que nous connaissons. C’est la méthode positive. On la retrouve par exemple chez Jung. Je suis conscient, mais aussi inconscient. Je suis masculin, mais aussi féminin (ou l’inverse), je suis individuel, mais aussi collectif… Par une superposition d’archétypes, cette approche permet de trouver le soi, archétype de la globalité.

Cette méthode fonctionne jusqu’à un certain point. À un certain degré, il devient intéressant de se pencher sur la méthode inverse. Au lieu de se dire que l’absolu est la somme de tout ce que nous connaissons, il suffit de se dire que l’absolu n’est rien de ce que nous connaissons. Il n’est ni masculin, ni féminin, ni… En étant vide de tout ce que nous connaissons, il ne reste que l’absolu. C’est la méthode négative.

Bien que cette approche puisse nous sembler spécifique à certaines religions orientales, elle est également commune dans la philosophie grecque. Aristote est l’un des maîtres de cette approche. Elle est également sous-entendue dans le mythe de la caverne de Platon. Quelle que soit l’expérience que nous vivons, ce que nous observons n’est pas la lumière directe qui éclaire la caverne, mais un infime reflet.