Il est souvent enseigné qu’il ne faut pas juger. Le plus souvent, cela est affirmé sans explications. Pourquoi ne faut-il pas juger ? Qu’est-ce que le jugement ? Comme toujours avec ce genre « d’enseignements », on nous sort un principe tout fait sans nous inciter à comprendre le fond du problème.
En conséquence, toutes les personnes qui ont été conquises par cette idée se retrouvent dans une situation similaire. Sous prétexte de ne pas juger, elles ne s’autorisent plus à avoir le moindre point de vue. De ce fait, elles perdent leur esprit critique. Et comme elles comprennent les choses superficiellement, elles ne se protègent pas du jugement.
Dans mon livre « Spirituellement incorrect », j’explique la différence entre jugement et discernement. Le jugement est associé à une émotion négative. Comme la qualité de notre vie dépend de la qualité de nos pensées, il est préférable d’éviter le jugement. Le discernement est détaché des émotions. Il fait intervenir uniquement la raison.
Par exemple, lorsque je dis que la plupart des personnes qui souhaitent ne pas juger perdent leur esprit critique, je ne suis pas en train de les juger. Parce que cette situation ne génère aucune émotion négative en moi. La nuance entre jugement et discernement n’est pas liée à ce que je pense ou que j’exprime. Je pourrais affirmer exactement la même chose avec émotion et dans ce cas, il s’agirait d’un jugement.
Il est assez difficile de différencier jugement et discernement chez les autres. Sauf si l’autre déborde d’émotions. Par exemple, si vous êtes dans la situation de la personne qui perd son esprit critique dans le but de ne pas juger, vous vous sentez probablement jugé par mes propos. Mais l’émotion que vous ressentez existe uniquement en vous. Cela ne veut pas dire qu’elle vient de moi.
Par contre, en soi, il est beaucoup plus facile de différencier les deux. Il suffit d’observer nos pensées.
Voici une pratique simple.
Il vous arrive probablement de ne rien faire et de laisser courir vos pensées. Vous pouvez même planifier un moment et vous dire que pendant 30 minutes ou plus, vous allez observer et noter vos pensées. Chaque fois qu’une pensée appairait, observez-la. Est-elle associée à une émotion positive ? Ou au contraire véhicule-t-elle une émotion toxique ?
Ne vous jugez pas. Si vous observez une pensée toxique, ne vous dites pas « oh non, encore une pensée de merde ». Parce que cela vous fera deux pensées toxiques au lieu d’une. Soyez uniquement observateur. Ne cherchez pas à combattre vos pensées négatives. En les observant de manière détachée, elles disparaîtront d’elles-mêmes assez rapidement.
Vous pouvez pratiquer ainsi quotidiennement, soit de manière formelle en planifiant un moment, soit de manière informelle, chaque fois que vous laissez divaguer vos pensées.
Cette pratique a un double intérêt. Elle vous apprendra en profondeur la différence entre jugement et discernement. Mais elle vous permettra également de prendre conscience de la toxicité de bon nombre de nos pensées. Encore une fois, ne cherchez pas à lutter contre cela. Plus vous prendrez conscience du phénomène et plus il disparaîtra de lui-même.
Je vous conseille d’être attentif à deux types de pensées qui se trouvent à la limite. Lorsque nous envisageons une situation avec humour, il s’agit parfois d’une pensée saine. L’humour est d’ailleurs un bon moyen pour dépasser le jugement. Mais parfois, l’humour n’est que superficiel et il cache une pensée toxique.
Il est également intéressant d’observer nos pensées « vides ». Vous remarquez que nos pensées futiles, même si elles ont l’air innocentes au premier abord, sont associées à une émotion aussi toxique que le jugement. C’est pour cela que lorsque nous passons trop de temps à penser pour ne rien penser, nous nous sentons aussi mal que si nous avions passé ce temps à juger ou à ruminer des problèmes.
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