Méditation tibétaine sur la compassion
Je ne suis pas un très grand fan de bouddhisme tibétain. En matière de bouddhisme, je suis plutôt attiré par les écoles basées sur le sutra du lotus, plus modernes à mon sens, et plus proche de ma conception de l'univers. J'ai cependant envi de partager une pratique tibétaine. Il s'agit de tonglen. Bon nombre de méditations sont basées sur le fait d'inspirer de bonnes choses, et d'en expirer de mauvaises. Ces pratiques peuvent faire du bien, mais elles sont très limitées, et liées à une vision naïve de l'univers. Elles sont basées sur l'ego, sur le fait que le reste du monde est séparé de nous.
Pour réaliser cette méditation, commencez par détendre votre esprit. Chassez une à une les idées qui pourraient surgir et essayez de faire le vide. Ensuite, placez-vous dans l'état de conscience selon lequel le monde est la manifestation de notre propre esprit. Le monde dit extérieur n'est plus séparé de nous. Générez de la compassion dans votre coeur, et observez votre respiration, sans chercher à la contrôler. A l'inspiration, aspirez toutes les peines du monde,, de tous les êtres, toute la tristesse, toute la souffrance. Tout cela ne vous atteindra pas et sera dissout par la compassion dans votre coeur. A l'expiration, donnez tout ce que vous avez de bon à donner, amour, bonheur, créativité, joie, de la même façon, à tous les êtres du monde.
Dans notre mode de pensée ordinaire, on pourrait croire que cette pratique fonctionne à l'inverse des méthode de purifications habituelles. Cela peut donner l'impression de fonctionner à l'envers. Cette pratique permet au contraire de dépasser le peur d'être contaminé par le malheur des autres. De prendre conscience que lorsqu'on est "contaminé", c'est notre propre peur qui a généré le malaise en nous. Que si cette peur ne nous avait pas empêché d'être dans un état compassion, nous n'aurions pas souffert.
Vous pouvez bien entendu limiter cette méthode à une seule personne au lieu du monde entier, et cela peut vous aider à gérer certaines situations concrètes. Mais n'oubliez pas que cette méthode tend à montrer qu'il n'y a pas de limites. Que le pouvoir de la compassion est infini.